Le Quotidien de l'Art

Au sommaire le 14 avril 2014

Le Palazzo Grassi en pleine lumière

Certaines expositions irradient de sensibilité quand d'autres dardent d'intelligence. C'est un bel équilibre entre les deux hémisphères de nos cerveaux qu'offre « L'illusion des lumières », organisée par Caroline Bourgeois au Palazzo Grassi à Venise. D'emblée, le visiteur tombe en arrêt devant une nappe opaline, presque cotonneuse. S'agit-il d'un vertige de fumée dont Ann Veronica Janssens a le secret ? Sommes-nous dans une pièce-piège de James Turrell ? Non, cet espace infini est l'oeuvre du Californien Doug Wheeler. Dans ce désert immaculé, les perspectives brouillées nous forcent à avancer à tâtons. L'éclairage lui-même semble vaciller. L'expérience est magique. Mais Wheeler est un magicien qui livre les clés de ses tours. La rêverie somnambule s'achève vite et on réalise le truc : nos pas nous conduisent vers les angles arrondis d'une coque où peu à peu se projettent nos ombres. Il suffit de se retourner pour découvrir en hauteur la rangée de projecteurs qui modulent la lumière avec une extrême sophistication. Déception devant l'artifice révélé au grand jour ? Le visiteur n'aura pas vraiment le temps de ruminer tant un autre étourdissement le saisit en grimpant les escaliers : celui épileptique d'un Marquee de Philippe Parreno. Une critique de la société du spectacle qui prend encore plus de saveur lorsque ses clignotements font bégayer les fresques du Palazzo, ironisant presque sur les aristocrates penchés à leurs balcons. À ce rythme saccadé succède la douceur gracile d'un arc-en-ciel de fils et de petits bouts de laine tendus par Vidya Gastaldon. Chez cette artiste, le calme ou l'équilibre sont souvent factices, menacés par un tremblement sourd, celui de l'inconscient. Plus loin, Julio Le Parc nous hypnotise avec un vortex optique reposant sur un simple bricolage mais à l'effet maximal, une pièce fascinante déjà vue lors de la rétrospective de l'artiste au Palais de Tokyo à Paris. Lire la suite

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