Au sommaire le 28 mai 2014
Quand la France copiait la Chine
Soucieux de mener une politique diplomatique audacieuse, Louis XIV posa les jalons d'une relation solide entre la France et la Chine, comme s'était attachée à le montrer l'exposition « La Cité Interdite à Versailles », en 2004, au château de Versailles. Avec « La Chine à Versailles. Art et diplomatie au XVIIIe siècle », l'établissement ouvre aujourd'hui le deuxième chapitre de cette histoire, en examinant les échanges intellectuels, artistiques et politiques entre l'Empire du Milieu et le royaume de France tout au long du XVIIIe siècle. « La réception de la Chine en France est souvent cantonnée au siècle de Louis XIV, moment qui vit l'essor du contact entre les deux pays. Le prolongement de ces bonnes relations sur tout le siècle suivant est lui méconnu », explique Marie-Laure de Rochebrune, commissaire de l'événement.
Les efforts diplomatiques déployés par Louis XIV ont porté leurs fruits. Le Siècle des Lumières s'ouvre avec la création, en 1700, d'une mission jésuite de France, indépendante des missions portugaises et papales. Ferment des échanges intellectuels (tant du point de vue religieux, philosophique qu'astronomique ou mathématique), cette délégation a participé à la vulgarisation de la connaissance de la Chine en France. Présentés dans la première salle, les ouvrages écrits par les missionnaires comme le Portrait historique de l'Empereur de la Chine présenté au Roy (1697) ou la traduction latine des classiques confucéens sont autant d'exemples de l'intérêt porté par la Cour à la Chine. La bibliothèque royale s'enrichit au fil du XVIIIe siècle d'ouvrages chinois, sous l'impulsion d'Henri-Léonard Bertin, ministre sous Louis XIV, puis sous Louis XV. L'exposition participe à sortir de l'oubli ce père de la sinologie moderne. Telle une galerie de portraits, le parcours est ponctué par l'évocation des différentes personnalités qui ont donné une impulsion nouvelle à la connaissance, ou simplement à l'appréciation de la culture chinoise. Ainsi, la reine Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, s'intéressa-t-elle personnellement à l'histoire des premiers missionnaires en Chine, comme le prouve son exceptionnel cabinet chinois de Versailles, dont les panneaux peints déposés sont prêtés par la famille propriétaire du château de Mouchy (Oise). Lire la suite
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