Au sommaire le 20 décembre 2013
Paris renforce son positionnement international
Cette année, Sotheby's arrive en tête des maisons de ventes en France. Avec un total de 188 millions d'euros, en très légère hausse, l'auctioneer du faubourg Saint-Honoré dépasse de peu son rival de l'avenue Matignon. Christie's, avec 186,5 millions d'euros, accuse en effet un très léger recul. À nouveau numéro 3, Artcurial fait un bond de 24 % (!) et cumule 178 millions d'euros, dont 17 millions à Monaco, où la société a l'intention d'ouvrir un bureau permanent de représentation. Les excellents résultats de la collection Dina Vierny contribuent à ce bon bilan. Toutefois, cette maison de vente inclut la TVA sur les frais acheteurs, ce que ne font pas ses deux rivales, ce qui représente un total de plusieurs millions. Quoi qu'il en soit, les trois premières maisons parisiennes évoluent plus que jamais dans un mouchoir de poche. La différence cette année entre Christie's et Sotheby's est infime. Quant à Artcurial, son modèle diffère. L'art de vivre y occupe une place prépondérante : parmi les dix meilleures enchères réalisées en 2013 à l'Hôtel Dassault, trois sont des automobiles et une porte sur une bague ornée d'un diamant. Avec un total de 7,2 millions d'euros, la maison mise aussi sur la bande dessinée devenue très rentable. La synergie entre tous ces publics se révèle une stratégie payante face à deux multinationales dotées d'un puissant réseau mondial. « Les auctioneers anglo-saxons gardent de plus en plus d'oeuvres à vendre à Paris pour éviter de se faire doubler par Artcurial », estime Francis Briest, co-président de cette maison.
Chez Sotheby's, qui mène une politique élevée du « panier moyen » d'achat (44 000 euros cette année contre 61 000 euros en 2011, année où elle a atteint son meilleur bilan à Paris, avec 190 millions d'euros), 73 % des lots proposés ont trouvé preneur, contre 76 % chez Artcurial, et 80 % chez Christie's. Des chiffres qui disent l'attractivité de la place de Paris pour vendre. Sachant que 2/3 des lots y partent hors de nos frontières, et surtout que plus de la moitié d'entre eux proviennent de l'étranger chez Sotheby's, « il était essentiel de gagner le combat pour obtenir un taux réduit de TVA à l'importation pour conserver ce rôle international de la place de Paris », juge Guillaume Cerutti, président de Sotheby's France. Lire la suite
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