Si l’ouverture annoncée de la future Cité internationale de la gastronomie et du vin de Dijon au printemps 2022 réveille une forme d’espoir, l’ambitieux projet de création de quatre « cités de la gastronomie » en France paraît s’être quelque peu enlisé. « Il y a eu quatre dossiers labellisés. Dijon était le meilleur et correspondait parfaitement au cahier des charges, explique Jean Robert Pitte, président de la mission française du patrimoine et des cultures alimentaires. Pour le reste, cela fait dix ans que ça dure. » En 2010, l’Unesco décidait de classer le « repas gastronomique des Français » sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, qui a pour but de protéger les savoir-faire traditionnels et les pratiques culturelles. Dans ce contexte, la mission française du patrimoine et des cultures alimentaires avait initialement porté le dossier de candidature de la France avant de décrocher l’inscription auprès de l’Unesco. Le géographe et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques Jean-Robert Pitte, ancien président de l’université Paris Sorbonne, se souvient d’avoir, à l’époque, suscité l’incrédulité et même subi des railleries : « On s’est alors un peu moqué de nous », confesse-t-il. Mais à l’issue de l’inscription par l’Unesco, le projet de création de cités de la gastronomie est imaginé et devait prendre l'aspect d’un réseau supposé réunir les villes de Dijon, Lyon, Paris-Rungis et Tours.
Pourtant, aujourd’hui, le bilan est plus que mitigé. Dans leur récent rapport sur l’organisation et les enjeux de la gastronomie et de ses filières, les députées Barbara Bessot Ballot et Annaïg Le Meur constatent que « le déploiement du réseau des cités de la gastronomie rencontre des difficultés significatives » et…