Au sommaire le 22 juillet 2014
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, du collectif à l'intime, à la Villa Arson
D'abord un brouhaha de voix inaudibles qui s'expriment sur une trentaine de moniteurs, métaphore de la Toile où les paroles se parasitent et se télescopent. En se rapprochant de chaque élément de ce chorus, le visiteur captera plus précisément la teneur du message, avant d'en saisir la nature. Politesse de façade, petite histoire narrée dans un style amphigourique assez convaincant pour faire pleurer dans les chaumières ou appâter le chaland, et enfin demande de transfert d'argent : voici la recette du « scam », arnaque adressée par Internet. Depuis 1999, les artistes Joana Hadjithomas et Khalil Joreige n'ont eu de cesse de les collecter, de les archiver. De cette matière première aussi vile qu'en apparence anecdotique, de celle qu'on s'empresse d'effacer dès réception, ils ont tiré à la Villa Arson, à Nice, une exposition intelligemment articulée autour des notions de crédulité et de cupidité. Des questions vieilles comme le monde. Dans leur recherche, le duo est tombé sur la Lettre de Jérusalem, une escroquerie apparue juste après la Révolution française, épinglée en 1837 par le célèbre policier Eugène-François Vidocq dans son vade-mecum « qui dévoile les ruses de tous les fripons ». C'est le signe que ces arnaques surgissent dans des moments précis de l'histoire, dessinant une géopolitique des troubles du monde, une cartographie postcoloniale des inégalités Nord Sud. Lire la suite
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