Au sommaire le 19 juin 2014
Art Basel : (Dé)couvrez ce sein que je ne saurais voir
Peut-on exposer dans les foires des oeuvres que refusent les institutions publiques, rendues frileuses par le conservatisme galopant ? Vraisemblablement. La galerie Luhring Augustine (New York) présente ainsi sur Art Basel trois photos de Larry Clark des plus éloquentes. L'une d'elle représente un couple dans ses préliminaires sur la banquette d'une voiture, la femme tenant dans sa main le sexe en érection de son ami. En 2010, la présence de telles photographies dans la rétrospective organisée par le musée d'art moderne de la Ville de Paris avait conduit la municipalité à interdire l'exposition aux moins de 18 ans. « Il est de notre devoir de responsables publics d'éviter à la fois un risque d'interdiction judiciaire de l'exposition (sur tout ou partie des oeuvres) ou un risque pénal pour le conservateur du musée ainsi que pour les commissaires », indiquait alors un communiqué de la Mairie de Paris. Et d'ajouter : « En effet, certains des clichés de cette exposition ne sauraient être montrés à un public mineur sans tomber sous le coup de la loi ». Les institutions publiques françaises ont été douchées par les levées de bouclier d'associations souvent religieuses. L'affaire de l'exposition « Présumés innocents », organisée en 2000 au CAPC-musée d'art contemporain de Bordeaux, où les deux commissaires de l'exposition avaient été poursuivis en justice par l'association La Mouette pour avoir présenté des oeuvres à caractère sexuel, a laissé des séquelles. La même année que l'affaire Larry Clark, la Whitechapel à Londres a décroché une dizaine de dessins érotiques d'Hans Bellmer par crainte de choquer la communauté musulmane du quartier. Lire la suite
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