Au sommaire le 18 mars 2014
Les hiatus vertigineux d'Ernesto Neto à Bilbao
Visiter une exposition du Brésilien Ernesto Neto (né en 1964), c'est vivre une expérience pluri-sensorielle : la vue, le toucher, l'ouïe, l'odorat sont sollicités, mais aussi le goût, tant l'air apparaît chargé du parfum des épices contenues dans les sculptures. C'est aussi un art richement polysémique. Ses oeuvres de nylon enfermant des billes de polystyrène, des grains de riz, des clous de girofle, ou encore du poivre, évoquent des organes, des glandes, des trompes de Fallope, bref, elles convoquent tout le champ lexical de l'intérieur d'un corps humain. On songe également aux mondes souterrains de Jules Verne, et aussi aux premiers temps de l'univers, à des amas stellaires s'effondrant sous leur poids, puisque la force de gravité est un agent particulièrement actif dans cet oeuvre. Par ailleurs, bulbes et orifices ne sont pas sans rappeler certaines représentations scientifiques de la courbure de l'espace-temps ou du phénomène des trous noirs. En nous maintenant dans l'indécision, l'art de Neto est tout cela à la fois. Il connecte de manière poétique le minuscule de l'ADN au gigantisme des galaxies lointaines. Il réduit l'écart entre le microcosme et le macrocosme pour évoquer cette énergie mystérieuse qu'on nomme la vie. Lire la suite
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