Au sommaire le 14 février 2014
Meret Oppenheim garde ses énigmes au LAM
Pas simple d'exposer Meret Oppenheim, une artiste suisse facettée, non-conformiste, libertaire. Pas facile de déceler une cohérence dans un corpus disparate, ponctué de fulgurances mais aussi tavelé d'oeuvres plus moyennes. Heike Eipeldauer et Sophie Lévy, commissaires de la rétrospective organisée au LAM à Villeneuve-d'Ascq après des étapes à Vienne et Berlin, ont privilégié un accrochage thématique. L'exercice est ardu car les thèmes s'interpénètrent et se chevauchent. Certaines pièces regroupées dans une séquence auraient tout aussi bien pu figurer dans un autre volet de l'exposition. Mais un parcours chronologique n'aurait sans doute pas été plus probant pour démêler une pelote aux fils si imbriqués.
Dès la première salle, le ton est donné avec quatre portraits de l'artiste au regard volontaire : une peinture au visage évidé ; une photo de Man Ray sur laquelle elle a dessiné au crayon une boucle d'oreille prolongée sur la joue telle une plante vénéneuse ; une image d'elle âgée au visage tatoué ; et enfin la radiographie de son crâne. Au-delà de la question de l'identité et en filigrane du genre (Meret Oppenheim revendique « l'androgynie de l'esprit »), son goût de la métamorphose est d'emblée posé. Il s'agit de dépasser les limites du corps, avec les gants reprenant les nervures des veines, mettant à nu le derme. Lire la suite
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