Pas simple d'exposer Meret Oppenheim, une artiste suisse facettée, non-conformiste, libertaire. Pas facile de déceler une cohérence dans un corpus disparate, ponctué de fulgurances mais aussi tavelé d'oeuvres plus moyennes. Heike Eipeldauer et Sophie Lévy, commissaires de la rétrospective organisée au LAM à Villeneuve-d'Ascq après des étapes à Vienne et Berlin, ont privilégié un accrochage thématique. L'exercice est ardu car les thèmes s'interpénètrent et se chevauchent. Certaines pièces regroupées dans une séquence auraient tout aussi bien pu figurer dans un autre volet de l'exposition. Mais un parcours chronologique n'aurait sans doute pas été plus probant pour démêler une pelote aux fils si imbriqués.
Dès la première salle, le ton est donné avec quatre portraits de l'artiste au regard volontaire : une peinture au visage évidé ; une photo de Man Ray sur laquelle elle a dessiné au crayon une…