Le Quotidien de l'Art

Au sommaire le 28 janvier 2014

À Gstaad, l'art aux sommets

Prenez la quintessence de l'entre-soi admirablement décrypté par Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot dans Les ghettos du Gotha : Gstaad. Un village douillet, opulent, aux paysages renversants, à peine entaché de quelques mauvais souvenirs : l'arrestation de Maurice Papon ou la résidence surveillée de Roman Polanski dans son chalet. Ajoutez une pincée d'art et quelques sensations fortes. Vous aurez « Elevation 1049 », une exposition d'artistes suisses conçue par les curateurs Neville Wakefield et Olympia Scarry et produite par la Fondation Luma&. « Je suis venu à Gstaad avec des stéréotypes, en y voyant une enclave pour riches, admet Neville Wakefield. Mais il y a ici des choses qui ne relèvent pas que de ça. Gstaad a quelques secrets ». L'artiste et cinéaste Matthias Brunner a réussi à en dénicher un, de taille. Avec son hommage au réalisateur helvète Daniel Schmid, il offre la réponse la plus saisissante et intelligente à l'exercice. En projetant des extraits de sa riche filmographie dans les boyaux d'un bunker découvert voilà deux ans à Saanen (Gessenay), village voisin de Gstaad, il actionne une caractéristique des artistes suisses : l'attrait-répulsion pour leur « Heimat ». Thomas Hirschhorn, autre artiste invité pour l'occasion, en sait quelque chose. « Peut-être comme pour tout le monde qui quitte son pays pour rencontrer sa propre mesure, je suis partagé entre un amour et une reconnaissance de la beauté indéniable, et une incompréhension, confie ce dernier. Ce qui manque ici, c'est une certaine souveraineté ». Lire la suite

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