Dans une lettre ouverte adressée vendredi à la profession, Jean-Pierre Osenat, président du Syndicat national des maisons de ventes volontaires (Symev), réagit vertement aux propos de Catherine Chadelat publiés jeudi 23 janvier dans Le Figaro. Dans ce journal, la présidente du Conseil des Ventes Volontaires, organisme public de régulation des ventes publiques en France, s'alarmait des dangers qui menacent selon elle les commissaires-priseurs de l'Hexagone. Elle y affirme que l'action du CVV doit être « plus qualitative. Nous allons expliquer comment les choses évoluent, les ventes dématérialisées sur le Net, le choix de la peinture ultracontemporaine, des biens immatériels, ce qui motive le recours aux ventes de gré à gré ». « Je préviens les commissaires-priseurs : ils sont en danger. On peut prendre un virage à l'anglo-saxonne avec de grandes maisons qui arrivent à peu près à s'en sortir, tandis que les autres disparaissent si elles ne se regroupent pas », estime-t-elle. Jean-Pierre Osenat a réagi en s'adressant à Catherine Chadelat : « Telle Cassandre, vous nous annoncez un avenir bien sombre : disparition de nos structures du fait notamment de notre soi-disant incompétence, disparition des ventes publiques au profit du gré à gré (…), trafic, blanchiment, abus de faiblesse… ». « Nous sommes parfaitement conscients des enjeux que représentent la mondialisation du marché de l'art ou l'essor des ventes en ligne (…). Les missions du Conseil des Ventes sont-elles désormais à ce point vaines, comme vous le soulignez vous-même, qu'il lui faut désormais s'en inventer de nouvelles ? », s'interroge-t-il. Quant à la mission d'observation du marché, conclut-il, elle « est déjà assurée avec efficacité par l'Observatoire qui existe déjà sous l'égide du ministère de la Culture ».