Des escaliers qui n’aboutissent nulle part. Des colonnes qui émergent du noir et réverbèrent une lumière irréelle. Des perspectives étranges qui ouvrent sur le vide. Des architectures et des labyrinthes impossibles comme dans les dessins de Maurits Cornelis Escher. Les images de la Samaritaine réalisées par Anaïs Boudot interrogent et troublent. Aux prises avec un bâtiment en mutation, la photographe a choisi de démultiplier les possibles : les négatifs papiers ont été manipulés, les images ont fait l’objet de découpages et de collages, les techniques numériques ont été appariées à des pratiques argentiques. Mieux encore, les photographies prises sur place ont parfois été associées à des images d’archives, de sorte que les vues du passé cohabitent avec celle du présent. Anaïs Boudot a réinventé les lieux à sa façon, mixant espaces réels et fictionnels, jouant sur le grain des images pour déréaliser encore ses compositions. Face à ces photos où les repères s’estompent, où la pénombre se creuse, il ne reste plus qu’à se perdre pour mieux déambuler dans ce qui ressemble fort à une image mentale des lieux.