Enrique Ramirez a visité le chantier de la Samaritaine un jour de pluie. Le sol était gorgé d’eau, le bruit des gouttes résonnait. Ces éléments liquides ont ressuscité en lui le souvenir de la pompe à eau « La Samaritaine ». Cette pompe, aujourd’hui disparue, était située sur le Pont Neuf : elle a donné son nom au grand magasin lorsque celui-ci fut construit au XIXe siècle. Elle était décorée d’une représentation de l’épisode biblique évoquant la rencontre de Jésus et de Photine la Samaritaine au puits de Jacob. Ce passage, marqué par le don et l’amour, a conduit Enrique Ramirez à associer la revitalisation du bâtiment de la Samaritaine à la naissance du désir. « Construire un bâtiment, c’est comme imaginer une montagne, cette montagne a besoin de la terre, la terre de nos mains et nos mains de nos désirs » : ces mots sont prononcés en voix off, ils ouvrent son film dont les images célèbrent la puissance de l’amour quand il se manifeste au premier regard. La Samaritaine devient dès lors un réservoir de fictions où l’eau, la roche, le ciel et l’éros jouent le premier rôle.