Des ouvriers creusent les entrailles d’un bâtiment qui gronde comme une bête surprise dans son sommeil. Du ventre de cette énorme bâtisse renaît « Unda », une jeune femme au visage stellaire. C’est une âme errante, petite sœur d’Ophélie ou de la jeune Inconnue de la Seine, que l’on retrouva noyée en 1900, un sourire énigmatique aux lèvres. Que cherche Unda ? Pourquoi erre-t-elle ainsi ? Dehors, le fleuve monte et tourbillonne. Le bâtiment se reflète dans cette eau en crue. Unda est de passage. Les ouvriers l’ont réveillée. L’un d’eux va l’aider à retourner dans le fleuve qui est son tombeau. Entre les ténèbres des profondeurs et les clartés lunaires d’un Paris de carte postale, dans une lumière diffuse et opalescente, se joue une fable qui lie la vie, la mort et l’éternité. Un cycle étrange s’accomplit, celui des grandes crues de la Seine qui reviennent tous les cent ans, et celui de la Samaritaine qui renaît d’une longue éclipse.
À partir de cette fable, Dorothée Smith a imaginé un film et des photographies au pouvoir hypnotique,
une narration en images qui mène du vacarme à la paix, du chaos à l’immortalité.