Liu Wei (né en 1965) est l’un des précurseurs du mouvement « Réalisme cynique » en Chine dans les années 1990 - un terme inventé par le critique d’art Li Xianting en 1992 pour décrire le travail d’un groupe d’artistes de Pékin qui représentaient dans leurs peintures un sentiment d’ennui ou de désenchantement, reflétant l’état d’esprit de la population en réponse aux changements rapides de la Chine dans le sillage de la mondialisation. Liu Wei excelle dans les portraits de personnages délibérément laids et déformés, dont la chair est en train de pourrir et de se décomposer. Pour le secteur Feature, la Aye Gallery présentera ses œuvres récentes - principalement des encres sur papier - créées en 2015, des figures humaines, des paysages, des fleurs et des oiseaux. À première vue, ces œuvres semblent porter des marques d’influences de la peinture lettrée traditionnelle chinoise mais en regardant de plus près, elles apparaissent en rupture avec tous les principes esthétiques de la peinture lettrée. Peints avec les coups de pinceau qui font sa signature - des traits fluides, mais extrêmement précis et détaillés -, ces tableaux dégagent une atmosphère étrange et troublante. Liu Wei aborde la question de la vie et de la mort avec un sens aiguisé de l’humour noir et de l’ironie : sur un fond de verdure et de fleurs abondantes, des femmes et des hommes nus, debout ou assis, avec leurs organes génitaux exposés, regardent droit devant, dans les yeux du spectateur ; des squelettes, dont certains sont marqués du mot « ange », sont pendus aux arbres ; des chiffres, mots ou phrases en chinois ou en anglais sont inscrits explicitement ou implicitement, complètement fondus dans l’arrière-plan…
A prominent figure of the “cynical realism” movement in China in the 90s - a term coined by the art critic Li Xianting in 1992 to describe the work of a group of Beijing artists who conveyed in their paintings a sense of boredom or disenchantment, which was the mindset of the population in response to rapid changes in China in the wake of globalization -, Liu Wei (born in 1965) excels in the rendering of deliberately ugly and deformed characters, with rotting and decaying flesh. For the Feature sector, Aye Gallery will showcase his recent works - mostly ink on paper - created in 2015, including human figures, landscapes, flowers and birds. At first sight, these works seem to bear marks of influences from traditional Chinese literati painting, but on closer inspection, they actually rupture with all of the aesthetic principles of literati painting. Painted with his signature brushstrokes - flowing, yet extremely precise and detailed lines -, these paintings are infused with a strange and unsettling atmosphere. Liu Wei addresses the question of life and death with a keen sense of black humor and irony: against a background of abundant flowers and greenery, naked men and women, standing or seated, with their genitals exposed, look straight ahead, into the eyes of the viewer; skeletons hang from the trees (some are marked with the word “angel”); numbers, words or phrases in Chinese or English are inscribed either explicitly, or implicitly and completely blended into the background…
Liu Wei
1965 Born in Beijing, China
1989 Graduated
from Central Academy of Fine Arts, Beijing, China
1993 The 45th Venice Biennale, Italy; “Mao Goes Pop, China Post ‘89”, Museum of Contemporary Art, Sydney, Australia
2002 The 1st Guangzhou Triennial, China