Sheila Hicks est à la fois Pénélope et Arlequin. Inlassablement, elle remet son ouvrage sur le métier. Avec la même constance, elle brouille les frontières. Fait-elle de l’art ? Du design ? Qu’importe si les deux champs la revendiquent. Fine mouche, elle garde de son mystère. L’ambiguïté ne s’arrête pas là. Amazone en tenue de camouflage, elle s’est emparée d’un domaine jugé masculin - l’espace et l’échelle - pour le dynamiser par le biais d’un médium éminemment féminin, le textile. Cette Américaine à Paris a fait du fil un langage universel, qui s’adresse à toutes les générations, sans barrière de langue, de culture ou de religion, entonnant une conversation joyeuse dans un monde où chacun se replie sur son quant-à-soi. Sur Unlimited, les galeries Frank Elbaz et Sikkema Jenkins présentent The Treaty of Chromatic zone, grand assemblage de bambous ficelés de fils d’acrylique, de soie et de coton chamarrés. Une explosion de violet, d’orange, de vert et de pourpre qui taquine nos yeux tout en réclamant nos mains.
Sheila Hicks is both Penelope and Harlequin. She tirelessly returns to her work again and again. And with the same perseverance, she blurs the lines. Is she an artist? A designer? No matter that both fields claim her as their own, she’s sharp enough to preserve a veil of mystery. The ambiguity doesn’t stop there. A camouflage wearing Amazon, she has made her own a field considered a predominantly masculine preserve – space and scale – and brought a new energy to the subject using an eminently feminine medium, textile. This American in Paris has turned the use of yarn into a universal language that talks to everyone, irrespective of their age, language, culture or religion, striking up a joyous conversation in a world in which everyone tends to remain aloof. In Unlimited, Galerie Frank Elbaz and Sikkema Jenkins & Co present The Treaty of Chromatic Zone, a large assembly of pieces of bamboo tied together with richly brocaded acrylic, silk and cotton thread. An explosion of violets, oranges, greens and purples which tantalise our eyes, whilst calling out to our hands.
Sheila Hicks
1934 Born in Hastings, Nebraska, USA
1974 Stedelijk Museum, Amsterdam
2011 “Sheila Hicks: 50 years”,
Institute of Contemporary Art, Philadelphia, USA
2014 “Baôli”, Palais de Tokyo, Paris, France / Whitney Biennial 2014, New York, USA
