Le Quotidien de l'Art

Dadamaino

Dadamaino
Dadamaino,
Il movimento delle cose, 1993, varnish on polyester, 122 x 3000 cm. Courtesy Galerie Tornabuoni Art.

Elle a beau avoir accompagné des mouvements importants comme le spatialisme de Lucio Fontana, suivi à distance les recherches du GRAV en France, l’Italienne Dadamaino reste méconnue. Entière et solitaire, trop politique sans doute, surtout trop femme, cette artiste décédée en 2004 est une inclassable. Dans la section Unlimited, la galerie Tornabuoni Art présente Il movimento delle cose, œuvre monumentale de 30 mètres dévidée dans l’espace. Ce dessin-fleuve éloigne Dadaimano du minimalisme et de l’art conceptuel pour la rapprocher davantage de la folie obsessionnelle d’une Yayoi Kusama. Quelque chose d’indéfinissable se trame dans ce flot de signes tremblés formant reliefs et dunes. L’artiste tentera de s’en expliquer : « Je voulais dessiner l’air… Je voulais dessiner dans l’immatériel… Je voulais aussi des œuvres qui n’aient pas besoin de support… Le travail, je ne le vois que par morceaux et c’est la mesure de mon bras pendant que je le fais, et alors c’est la pensée qui conduit et parfois elle s’écoule, comme s’écoule le travail… Comme il poursuit son chemin… ». Un chemin qui n’est plus dans la contrainte de l’abstraction, mais dans une quête de signes et surtout de sens.

The Italian artist Dadamaino, who died in 2004, is relatively unknown, although she was close to several important movements such as Lucio Fontana’s Spatialism and observed from a distance the work and reflections of the GRAV artists group in France. She was a person of integrity, but a loner who was probably too political and certainly the wrong gender. Her work is impossible to categorize. Tornabuoni Art gallery is presenting Il movimento delle cose in the Unlimited sector, a 30-metre long monumental piece that unwinds across the exhibition space. This ‘roman-fleuve’ of a drawing distances Dadaimano from Minimalism and Conceptual Art and brings her closer to the obsessive madness of someone such as Yayoi Kusama. Something indefinable is afoot in this flood of quivering characters that form a landscape of hills and dunes. The artist tried to explain the idea behind the work: “I wanted to draw… I wanted to draw intangibly... I also wanted works that didn’t need a support… I only see my work piece by piece, at the end of my arm while I am working, so it is my thoughts which show me the way and sometimes they flow past me, as my work flows me by... As it follows its own path...” A path that is no longer subject to the constraints of abstraction, but on a quest for signs and above all meaning.

Dadamaino

1930 Born in Milan, Italy

1983 Retrospective, Padiglione d’Arte Contemporanea, Milan, Italy

2004 Died in Milan, Italy

2013 Le Consortium, Dijon, France

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Article issu de l'édition Hors-série du 14 juin 2015