Lázaro Galdiano et Aníbal Yazbeck Jozami étaient faits pour se rencontrer. Pourtant, le premier, Madrilène, a vécu au tournant des XIXe et XXe siècles. Dans un esprit encyclopédique proche des Jacquemart André à Paris ou de la Wallace Collection à Londres, il s'est entouré d'oeuvres de Goya, Velázquez ou Murillo, de majoliques, textiles, armures, tapis et statuaire médiévale. Le second, Argentin d'ascendance libanaise, est un collectionneur contemporain investi dans la scène latino-américaine la plus engagée politiquement (lire Le Quotidien de l'Art du 20 octobre 2012). Pourtant, entre le financier-éditeur bibliophile fou de Goya et l'entrepreneur-universitaire conscient des enjeux du monde un lointain cousinage jaillit grâce à l'exposition orchestrée par la curatrice argentine Diana B. Wechsler au musée Lázaro Galdiano à Madrid. « Ce sont des collections "habitées", confie en…