Le KODE Art Museums de Bergen, en Norvège, a accepté de restituer sept colonnes de marbre blanc du Palais d'été de Pékin à la Chine, en contrepartie d'un don de 1,6 million de dollars (1,1 million d'euros) offert par un riche promoteur immobilier chinois, Huang Nubo. Les colonnes seront conservées à l'Université de Pékin, dont l'homme d'affaires est diplômé. Ce geste ravive le débat sur le pillage des antiquités et de leur rachat, en particulier par des collectionneurs privés. Le Palais d'été fut pillé et brûlé par les armées franco-britanniques à la fin de la Seconde guerre de l'opium (1856-1860). Cet épisode demeure très ancré dans la mémoire du peuple chinois. La question de la restitution des oeuvres prend ainsi une dimension particulière, selon James Cuno, président du J. Paul Getty Trust, auteur d'un livre sur la propriété des oeuvres antiques. « En Chine, observe-t-il selon l'AFP, la rhétorique est plus enflammée et les revendications s'appuient davantage sur des justifications nationalistes ». On se souvient notamment de la polémique lors de la vente de la collection Bergé-Saint Laurent par Christie's et PBA à Paris, en 2009, où deux têtes sculptées du Palais d'été avaient été acquises par un collectionneur chinois pour plus de 31 millions d'euros, avant d'être retournées au vendeur. François-Henri Pinault, dont la holding familiale possède la maison de ventes aux enchères Christie's, avait finalement acheté les oeuvres avant de les offrir à l'État chinois (Lire Le Quotidien de l'Art du lundi 29 avril 2013).