La Cour d'appel de Versailles a rendu son verdict, le 19 février, dans l'affaire du surmoulage de La Vague (1897-1902) de Camille Claudel (1864-1943) réalisé après sa mort. Conservée au musée Rodin, à Paris, cette sculpture avait été acquise par Reine-Marie Paris, petite nièce de l'artiste, qui, disposant du droit de reproduction, avait fait réaliser en 1988 plusieurs tirages numérotés. Violaine Bonzon, une autre petite-nièce de l'artiste, avait fait saisir l'un de ces exemplaires exposé dans une galerie comme une « oeuvre originale », en vue de sa vente aux enchères en 1999, estimant que « le tirage portait atteinte à l'intégrité de l'oeuvre et présentait un caractère contrefaisant ». Si la Cour reconnaît à Reine-Marie Paris le droit de reproduire et de commercialiser les tirages réalisés, elle estime que la présentation de ceux-ci comme étant des originaux « constitue une atteinte à l'intégrité de l'oeuvre de l'esprit de l'auteur et ainsi du droit moral de l'auteur ». Les tirages étant réalisés uniquement en bronze et non en onyx et en bronze comme l'oeuvre originale - une singularité mise en avant par de nombreux spécialistes -, la Cour a jugé que les reproductions ne traduisaient pas « l'intégralité de l'empreinte initialement donnée par l'artiste de sa personnalité ». Un verdict qui met fin à une longue série de procédures judiciaires.
Arrêt consultable ici : http://artdroit.org