La candidature de Gustave Courbet à la « panthéonisation » a été officiellement soumise ce vendredi 20 septembre dans un contexte passionné, car la sélection du prochain lauréat au statut de « grand homme » de la patrie n'avait jamais été si vivement et si publiquement discutée. Yves Sarfati, initiateur du dossier culturel et scientifique « Transfert de Courbet1 », a rencontré Philippe Belaval, président du Centre des monuments nationaux, pour lui présenter les motifs et les visées de cette proposition. Il lui a également mentionné l'appui d'un comité de soutien2 - qui est toujours ouvert à qui le souhaite3 - dont je fais partie, avec enthousiasme et conviction. Voici pourquoi.
La Panthéon manque cruellement d'artistes et, à plus forte raison, d'artistes remarquablement courageux et engagés. Seul Joseph-Marie Vien a intégré ses murs. C'était en 1809, juste après sa mort, selon la volonté de Napoléon qui lui accorda des funérailles nationales. Il est temps de porter auprès des pacifistes, des savants et des résistants un créateur aux qualités vraiment exceptionnelles et universelles. J'admets bien sûr que, dans cette cour-là, Gustave Courbet n'est pas seul et que d'autres géants, de Delacroix à Rodin, ont des arguments à faire valoir. Mais le champion du réalisme a pour lui un trajet d'une audace et d'un humanisme hors du commun. Il fut de surcroît un homme extrêmement sensible à la cause des artistes - à une époque où le statut n'était pas simple à…