Après les propos sévères prononcés la semaine dernière à propos du Centre Pompidou-Metz (lire Le Quotidien de l'Art du 23 septembre), la ministre de la Culture a plébiscité l'institution hier après-midi. « Depuis trois ans, il a remporté un succès remarquable, qui rejaillit sur la ville de Metz et sur toute la région », a-t-elle déclaré, soulignant ensuite la qualité de la programmation. Face à « ce bilan flatteur », il fallait selon elle améliorer le Centre Pompidou-Metz. En accord avec Alain Seban, président du Centre Pompidou de Paris, Laurent Le Bon, directeur du centre d'art messin, et Alfred Pacquement, directeur du musée national d'art moderne, ont présenté leur nouveau projet : une présentation d'une vingtaine d'oeuvres, souvent monumentales, issues des collections du musée parisien dans la grande nef de l'établissement pour une durée d'au moins deux ans. Baptisé « Phares », cet accrochage réunira par exemple le Rideau de scène pour le ballet Mercure de Pablo Picasso, un ensemble exceptionnel de peintures de Robert Delaunay, une grande huile sur toile de Sam Francis (3 x 7 m.), un Claude Viallat de plus de 12 m., ou un Frank Stella de 1994 de 9,60 m. de long. À ces pièces viendront s'ajouter une emblématique oeuvre de Joseph Beuys ou un Dan Flavin de 1971. Cet ensemble devrait être inauguré au printemps 2014. Réunis Rue de Valois, les élus locaux ont paru satisfaits de cette annonce. Jean-Pierre Moinaux, vice-président du Conseil régional de Lorraine délégué aux Actions régionales relevant de la Culture, a cependant souligné qu'il fallait « revoir la convention qui nous lie », et qui prévoit des contributions financières inégales suivant les partenaires. « Il faut que ce nouvel élan se concrétise par la participation de tous », a-t-il déclaré. Le budget de 11 à 12 millions d'euros du Centre Pompidou-Metz est abondé à hauteur de 4,6 millions d'euros par la communauté d'agglomération Metz Métropole et à 4 millions d'euros par le Conseil régional de Lorraine. Mais la Ville de Metz ne verse que 400 000 euros par an, et le Conseil général de la Moselle que 100 000 euros.