De l'art vivant, vraiment vivant : des fourmis, un essaim d'abeilles, un chien qui gambade, des araignées de mer, des poissons argentés… Rarement une exposition au Centre Pompidou n'aura été si peu figée que celle consacrée à Pierre Huyghe. On devine l'ampleur des montagnes déplacées pour convaincre les autorités sanitaires et les commissions de tout poil. Jamais l'institution n'aura à ce point pris en compte le monde, celui des micro-organismes, des performeurs qui se mêlent à la foule, mais aussi des visiteurs eux-mêmes conviés à une fausse errance. Rarement scénographie aura été si peu autoritaire, succombant ni au display - travers des années 1990 - ni à l'hypertrophie - dérive des années 2000. Bien que désormais mythique, le film Ann Lee n'est ainsi projeté que sur un petit écran plasma, et non en majesté dans une black box. Lieu statufiant par excellence, la Galerie Sud s'est mue en organisme vivant, mieux, revivifié, comme le compost du parc de Cassel dont…