Elle a beau avoir accompagné des mouvements importants comme le spatialisme de Lucio Fontana, suivi à distance (et critiqué) les recherches du GRAV en France, adhéré aux Nouvelles Tendances de Zagreb, Dadamaino reste pour beaucoup une illustre inconnue. Trop entière et solitaire, engagée à gauche au point de sympathiser avec la lutte armée, trop femme surtout, cette artiste décédée en 2004 fait partie de ces figures inclassables, ni marginales ni premières de cordée, dont l'histoire de l'art ne sait trop que faire. Sinon oublier. L'amnésie dure un temps, trop longtemps sans doute, et la salutaire rétrospective qu'organise le Consortium à Dijon vient à point pour rappeler l'importance et l'indépendance de cette oeuvre. Aux lacérations de Fontana, elle répond à la fin des années 1950 par des ovales irréguliers, maladroits, qui laissent entrevoir à…