Revival, remake d'expositions, recours à des techniques anciennes… Le monde de l'art regarde dans le rétroviseur, recycle une Arcadie fantasmée, troque l'amnésie pour une étrange hypermnésie. S'il a pris aujourd'hui une ampleur sans précédant avec la folie « vintage », le syndrome n'est pas nouveau. Dès 1979, le sociologue Fred Davis publiait Yearning for Yesterday: A Sociology of Nostalgia. En 2011, Simon Reynolds, journaliste britannique spécialiste du rock, analysait le danger de ces commémorations dans un pavé conséquent, Retromania: Pop Culture's Addiction to its Own Past. L'écueil ? Rester figé dans un passé embaumé sans réussir à s'inventer un avenir. Après la sphère musicale et celle du design vintage, cette nostalgie sépia a aussi envahi le champ des arts plastiques. Depuis l'exposition « Vides, une rétrospective » organisée par Laurent Le Bon, John Armleder et Mathieu Copeland au Centre Pompidou en 2009, jusqu'à la réitération cette année de « Quand les attitudes deviennent formes » à la Fondation Prada à Venise, en passant par l'hommage du New Museum à la Biennale du Whitney Museum of American Art de 1993, l'heure est au remake. Germano Celant nous a même confié son souhait de procéder au même travail archéologique avec « 0,10 » de Malevitch,…