Deux grandes poupées molles. L’une adossée contre une maison en papier peint, l’autre juchée sur une motocross totalement irréaliste et impossible à conduire. Telles des marionnettes en quête de réparation et de réappropriation de leurs histoires, elles incarnent l’adolescence en milieu rural et les injonctions de genre, des thèmes chers à Gabrielle Alexandre, qui vit et étudie à Marseille. « Baptisées Bonnie et Cécilia en clin d’œil à Virgin Suicides, ces sculptures de tissus sont des objets de soin et les alliées des jeunes filles. Je m’amuse à créer des interactions entre elles pour écrire des scènes, raconter ce que c’est de grandir dans un petit village quand on est une fille. » Sur leurs vêtements comme au mur, on retrouve des motifs dessinés par l’artiste. Un travail d’aller-retour entre les supports qui jouent sur les échelles, en passant du papier au volume. Cette installation XXL fait partie de l’exposition « The Drawer » présentée à l’Hôtel des Arts TPM en partenariat avec la Villa Noailles. Sous le commissariat de Barbara Soyer et Sophie Toulouse, cette première édition questionne les pratiques du dessin contemporain à travers les œuvres d’une trentaine d’étudiants d’écoles d’art en France. Un rendez-vous autour de la nouvelle génération ou comment s’armer de crayons peut devenir un espace de guérison et de mise à distance.
« The Drawer, une nouvelle génération du dessin » jusqu’au 1er février 2025, à l’Hôtel des Arts TPM, à Toulon.
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