De l'ombre à la lumière. La galerie des Rois a subi une mutation de cet ordre puisqu'on passe d'une black box avec miroirs et constellations lumineuses à des espaces minimalistes baignés par une lumière naturelle retrouvée. Le musée s'est affranchi de la scénographie très hollywoodienne et spectaculaire imaginée pour les Jeux olympiques d'hiver de 2006 par Dante Ferretti, chef décorateur qui a travaillé pour Pasolini, Fellini, Scorsese, Tim Burton ou Brian De Palma. À l'origine conçue pour être éphémère, elle est restée en place jusqu'à ce que ce projet de rénovation soit confié en 2023 au cabinet hollandais OMA (Office for Metropolitan Architecture). Avec sa proposition radicale, il bouscule les esprits, provoquant adhésion ou rejet francs. Les parois des salles géminées de la galerie des Rois ont été entièrement couvertes de panneaux en aluminium brossé, ce qui déstabilise au premier regard tant l'impression est forte. On est plongé hors du temps et de l'espace. Cette radicalité a un effet sur notre attention qui se concentre sur les pièces exposées, chefs-d'œuvre de la sculpture du Nouvel Empire (1539-1069 av. J.-C.). La première salle est dominée par le monumental Séthi II (près de 5 mètres et de 5 tonnes) et encadrée par vingt et une Sekhmet (la fameuse déesse lionne) – suggérant leur position dans la salle hypostyle du temple de Mout à Karnak –, tandis que dans la seconde sont réunies les incontournables : Ramsès II, Thoutmôsis III, Amenhotep II et III, le couple Amon-Rê et Horemheb, la statue de Ptah en calcaire... Quelques sculptures…
Le musée égyptien de Turin, un jeune bicentenaire
L'inauguration le 20 novembre de la galerie des Rois dans une scénographie décapante a été le point d'orgue du bicentenaire du musée égyptien de Turin, marqué par l'ouverture de nouvelles salles. L'institution de droit privé affirme ses ambitions culturelles et scientifiques.