Cette exposition est le fruit de la rencontre de deux subjectivités : celle d'un collectionneur boulimique et passionné depuis plus de deux décennies, Laurent Dumas, passée au crible de celle d'un historien de l'art, directeur de l'INHA, Éric de Chassey. Ce dernier prévient : il ne livrera pas d'analyse ni de théorie sur la scène artistique française, le fil rouge de cette collection. Il nous invite à une balade dans cette « parade » qui nous mène des années 1960 à nos jours, autour d'artistes qui ont attiré son attention. Il n'entrera pas non plus dans le débat de la renaissance de la peinture – une part importante de la collection – puisqu'elle n'a jamais disparu, comme il l'admet et comme on peut le voir ici, des historiques aux plus jeunes : Jean-Pierre Pincemin, Georges Tony Stoll, Djamel Tatah, Assan Smati, Rayan Yasmineh... On discerne les obsessions du collectionneur qui, s'il fonctionne au coup de cœur, ne se contente pas d'une seule œuvre, mais constitue bien des ensembles (Nina Childress, Bruno Perramant, Claire Tabouret...). Il se confronte aux regards bienveillants ou inquiets que les artistes posent sur le monde (Fabrice Hyber, Célia Muller), sur la société (Renaud Auguste-Dormeuil, Agnès Thurnauer), abordant la violence de l'histoire (Kader Attia, Christian Boltanski, Hélène Delprat, Raphaël Denis), ou livrant des récits personnels (Annette Messager, Adel Abdessemed) ou fictifs (Loris Gréaud). Sans oublier une certaine légèreté (Loulou Picasso) ! Une exposition qui a des allures de préambule du futur centre d'art à la Pointe des Arts de l'île Seguin, à Boulogne-Billancourt, que Laurent Dumas ouvrira en 2026.
« Parade, une scène française. Collection Laurent Dumas », au MO.CO. (Montpellier), jusqu'au 12 janvier.
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