Prévu le 19 décembre, le vote du budget de la Région Pays de la Loire suscite depuis plusieurs jours de nombreuses tensions. La raison : l'annonce, par sa présidente Christelle Morançais (Horizons), d'économies de 100 millions d'euros sur le budget général 2025, avec des coupes drastiques prévues dans la culture, les sports et la vie sociale (notamment les actions pour la jeunesse). Par ailleurs, 100 postes – 10 % des effectifs – ne seraient pas remplacés d’ici la fin du mandat. Les baisses pourraient atteindre 73 % pour la culture et 74 % pour le sport, selon Télérama, dans la veine des coupes budgétaires imposées à la culture en région Auvergne-Rhône-Alpes. Acteurs et actrices du secteur culturel de la région sont nombreux à s'inquiéter. Eli Commins, directeur du Lieu Unique à Nantes, explique à Libération que « ce sont les ressources de programmation, les spectacles, qui seront alors touchés ». Claire Staebler, directrice du FRAC Pays de la Loire, indique au Quotidien de l'art que ses équipes et elle sont « très inquiets », même si elles n'ont pas encore reçu d'informations officielles. Et d'ajouter : « Ma seule préoccupation est de protéger mes équipes et d'assurer au mieux la pérennité du FRAC pour les années à venir. Mais il va falloir nous réinventer. C'est un vrai coup dur aussi pour tout l'écosystème culturel qui nous nourrit, nous anime et nous porte quotidiennement. Je suis moi-même venue dans cette région il y a plus de deux ans pour son dynamisme historique. » Certains lieux ou manifestations sont directement menacés de disparaître, comme la Maison Julien Gracq à Saint-Florent-le-Viel, la Maison de la poésie à Nantes ou la revue 303. De son côté, la présidente de la Région ne dévie pas de son objectif. Sur X (ex-Twitter), elle s'offusquait le 14 novembre que « certains à gauche (ce qui est naturel) et dans la presse (ce qui l’est moins) assimilent les économies que la Région envisage de réaliser – de l’ordre de 100 millions d’euros – à un “choix” ou une “initiative”, faisant croire que je me livrerais à une sorte de caprice gestionnaire ». Deux jours auparavant, Christelle Morançais visait directement les acteurs culturels de la région : « La culture serait donc un monopole intouchable ? Le monopole d’associations très politisées, qui vivent d’argent public. Je suis la cible de militants qui m’accusent de vouloir arrêter les subventions régionales à leurs structures. » Le mouvement Culture en lutte et la CGT Spectacle Pays de la Loire ont lancé un appel à manifestation et à mobilisation « contre les coupes drastiques » lundi 25 novembre au matin devant l'Hôtel de Région à Nantes.