Malgré une situation compliquée - le lundi suivant la fermeture de la foire a été marquée par un pugilat au Parlement et par le début des manifestations contre la loi sur les agents étrangers - la Tbilisi Art Fair a tenu sa 4e édition du 10 au 14 avril dernier. Une performance en soi lorsqu'il s'agit d'exister à côté de rendez-vous aux moyens infiniment plus importants.
Tbilissi, cœur du Caucase
Les chiffres sont à l'image de l'événement, qui est une foire boutique plutôt qu'un événement mondialisé : « Nous avons reçu un peu plus de 17 000 visiteurs, avec une vente autour de 50 000 euros par la galerie Chardin - un tableau de 1947 de Véra Pagava, membre des avant-gardes qui ont travaillé à Paris dans la première moitié du XXe siècle », explique le directeur, Eric Schlosser. Pour le reste, les prix sont évidemment beaucoup plus sages, débutant à quelques centaines d'euros, notamment dans la section « The Hive », qui réunit de jeunes artistes, en solo ou en groupe (comme les 3 diplômés de l'École des beaux-arts de Marseille, Mathilde Nicol, Raffaello Burgo et Hector Gachet, aux côtés de Barbara Carnevale, présentée par le Fonds Carta). De même que dans le parcours principal (environ 35 galeries), l'intérêt reste de présenter un aperçu du Caucase, région que les Occidentaux ne sont pas tous capables de pointer sur une carte, pourtant plaque tectonique de la géopolitique actuelle - point de contact des colosses russe, turc et iranien, ainsi que de l'Azerbaïdjan et des entités millénaires que sont l'Arménie et la Géorgie. Les artistes géorgiens y sont confrontés à d'autres un…