En 1976 déjà, la biennale de Venise fut le théâtre de manifestations pro-palestiniennes, à la suite du massacre des réfugiés du camp de Tal al-Zaatar, dans la banlieue de Beyrouth, par des milices libanaises chrétiennes. Près de 50 ans plus tard, ce 17 avril 2024, jour d'ouverture mondaine réservée aux professionnels et VIP, c'est encore au cri de « Viva Palestina ! » qu'une centaine de personnes se sont rassemblées, défilant du pavillon d'Israël à ceux des États-Unis, de la France, de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne. Des flyers « No Death in Venice – No to the Genocide Pavilion », reprenant l'appel du collectif Art Not Genocide Alliance, dont la lettre adressée à la biennale a été signée par près de 24 000 personnes, détaillaient le soutien financier de divers pays, notamment les États-Unis, l'Allemagne et le Canada, à l'armement d'Israël, tandis qu'était distribué un Manifeste contre l’état du monde. Au même moment, des activistes arborant des keffiyeh occupaient les socles laissés vides par Jeffrey Gibson au pavillon américain, tandis que le pont du Rialto était habillé de drapeaux palestiniens et de bannières « Let Gaza live » et « The Whole World Is Watching ». La veille, journée d'inauguration, l'artiste Ruth Patir et les commissaires de son exposition avaient décidé sans préavis de laisser clos le pavillon d'Israël, affichant le message : « L'artiste et les commissaires du pavillon israélien ouvriront l'exposition quand un accord de cessez-le-feu et de libération des otages sera conclu. » Une vidéo était cependant visible depuis l'extérieur. Selon plusieurs témoins, la présence des carabinieri italiens est particulièrement notable cette année dans les Giardini.
Photo : Art Not Genocide Alliance.
Photo : Art Not Genocide Alliance.
