C’était il y a dix ans. La graphiste Sana Yazigi lançait une plateforme numérique dénommée Creative Memory of the Syrian Revolution, pour répertorier toutes les formes d’expression artistique que l’insurrection anti-Assad avait laissées émerger (lire l'enquête du 29 mars 2019). Depuis les expressions militantes et populaires, à l’image des graffitis qui ornent toujours les murs des villes syriennes, jusqu’à des formes artistiques plus abouties… Creative Memory recense ainsi en trois langues (arabe, anglais, français) près de 13 000 documents et quelque 3 000 auteurs et autrices identifiés, parfois collectifs ou anonymes. Organisé par projets avec une navigation en fonction des régions, des périodes ou des thèmes, le site source et contextualise chaque nouvelle entrée afin d’en faciliter la consultation. « Pour moi et pour reprendre l’idée du philosophe Jacques Derrida, le travail sur les archives est d’abord une question d'avenir », explique Sana Yazigi depuis…