Le gardien du musée des antiquités de Palmyre, à deux pas du site archéologique, prend un air désolé : « Personne ne peut rentrer pour l’instant. De toute façon, il n’y a plus grand-chose à voir », regrette-t-il à travers les barreaux du vaste portail de l’entrée. Célèbre pour sa collection de plusieurs milliers d’œuvres, le musée n’est plus que l’ombre de lui-même. Il a été en partie pillé par l’État islamique (Daesh) lors de la prise de la ville, à l’été 2015. Autour du musée, tous les bâtiments portent les stigmates des bombardements qui ont marqué, ces 14 dernières années, la vie de cette ville d’environ 100 000 habitants, visée tour à tour par le régime de Bachar Al-Assad, la Russie, la coalition contre l'EI, ou encore Israël, dans les semaines précédant la chute de l'ancien président. Depuis 2011, la ville a changé de mains à cinq reprises. Elle est aujourd’hui détruite à 80 %.
Difficile d’imaginer que, jusqu’en 2011 et le début de la guerre civile syrienne, 150 000 touristes se pressaient chaque année dans cette cité antique au carrefour de la Mésopotamie, qui connut son âge d’or sous le règne de la reine Zénobie. Aux pieds des colonnes antiques, en ce début du mois de mai, on ne croise aucun visiteur.…