Madagascar, c’est la vanille, le chocolat (et le foie gras), l’ylang-ylang, un endémisme floral remarquable et un taux de pauvreté parmi les plus élevés du monde. L’espérance de vie est inférieure à 70 ans, le taux de mortalité infantile de 38 pour mille (3,10 en France), le PIB par habitant estimé à 1 500 dollars par an, le plaçant au 220e rang mondial sur 229 pays… Dans ces conditions, l’art n’est pas une préoccupation majeure et certaines voix ne comprennent pas que l’on puisse y affecter des ressources plutôt qu’à améliorer l’accès aux soins ou à l’eau potable. En réalité, on sait que l’art est un moteur de développement – ne serait-ce que par sa contribution à l’éducation, au travail sur les matières premières, à la coopération internationale. Un investissement sans doute plus fructifère que la construction en béton armé d’une réplique du Colisée de Rome – le projet fou du président de la République Andry Rajoelina, emballé par un exemplaire aperçu au Puy du Fou, et planté aujourd’hui, grâce aux bons services de l’entreprise de BTP Colas, face au palais royal dans la ville haute…
Nouvelle vie pour la poste
La visibilité des artistes malgaches a récemment progressé, notamment grâce à Malala Andrialavidrazana, au photographe Pierrot Men et surtout à Joël Andrianomearisoa. Ayant représenté le pays à la Biennale de Venise en 2019, véritable pont entre Madagascar et la France, il est directeur artistique de la Fondation Hakanto (portée par l’autre grand mécène local, Hasnaine Yavarhoussen), qui a récemment consacré une rétrospective à la Revue noire, et travaille avec diverses structures pour faciliter l’apparition de nouveaux talents. Avec la Fondation H,…