L’affaire des têtes maories avait été un électrochoc. En 2010, les débats houleux accompagnant la décision de restituer 20 crânes à la Nouvelle-Zélande ont permis de prendre conscience de la problématique des restes humains conservés dans les collections nationales françaises. Il aura pourtant fallu attendre 14 ans pour que ce précédent porte réellement ses fruits. Ce n’est en effet que le 3 octobre dernier qu’une première procédure a officiellement été lancée avec Madagascar, près d’un an après l’adoption d’une loi-cadre sur le sujet, avec l'installation d'un comité scientifique conjoint sur la restitution de restes humains originaires de Madagascar conservés dans les collections nationales, et affectés au Muséum national d’histoire naturelle. Il s’agit là de la première application concrète du texte du 26 décembre 2023 qui encadre la sortie des collections nationales, en vue d’un rite funéraire, des restes de personnes décédées après 1500, collectés de manière contestable et revendiqués par des États étrangers.
La difficile identification
La loi ne s’arrête pas à ces critères mais prévoit aussi la mise en œuvre de comités scientifiques, composés à parts…