Un martin-pêcheur vintsi, un colombar maïtsou, un crabier blanc, une grive des montagnes d'Ambre, un tchitrec malgache ? Si la faune ailée de Madagascar est inépuisable et ses noms délicieusement poétiques, de nombreuses espèces sont aujourd'hui menacées. Iandry Randriamandroso, originaire de l'île mais qui s'est affirmé aux États-Unis comme muraliste (et enseignant à l'université du Nevada, à Las Vegas), a choisi de se pencher sur ces oiseaux colorés et bavards, en utilisant au maximum des ressources locales ou recyclées. Il a peint leurs portraits sur des canettes de boisson gazeuse écrasées ou sur des panneaux de lamba akotifahana, la soie sauvage malgache, issue d'une chenille endémique, le borocera madagascariensis, qui se nourrit des feuilles du tapia. Pour ce rendez-vous important, puisqu'il s'agissait de sa première exposition personnelle dans l'une des rares galeries d'Antananarivo (même si la scène du pays connaît un dynamisme renouvelé avec Hakanto Contemporary et la Fondation H, récemment dotées de nouveaux espaces), l'artiste avait à cœur de se pencher sur une problématique d'actualité. Le taux de pauvreté à Madagascar ne permet certes pas de faire de l'environnement une thématique prioritaire, mais on y observe cependant des initiatives qui incluent des artistes, comme la 2e édition de l'exposition Art et environnement « Antson'ny tontolo miaina » (Interpeller le vivant) qui s'est tenue du 28 septembre au 17 octobre.
« Iandry Randriamandroso. Our Birds - Ny Vorontsika » s'est tenue du 13 septembre au 21 octobre à la Flow Gallery à Antanarivo.
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