Prison rime avec évasion. L'évasion de l’esprit, que permettent des activités diverses. En août 2022, une vidéo montrant des détenus du centre pénitentiaire de Fresnes faire un tour de karting avait déclenché un débat public et l’indignation de plusieurs personnalités de droite et d’extrême droite. Dans un tweet, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti s’offusquait des « images choquantes de la prison de Fresnes », et annonçait avoir ordonné une enquête, concluant : « La lutte contre la récidive passe par la réinsertion mais certainement pas par le karting ! » Pourtant, les activités et autres distractions font pleinement partie de la vie des personnes détenues, qui peuvent selon les lieux et les cas, participer à des ateliers d’art plastiques, dessin, photographie, céramique, théâtre, musique… et pourquoi pas, poursuivre cette pratique une fois libérées.
« Une vraie politique culturelle a été mise en place dans les prisons dans les années 1980 », explique Cloé Boivin, coordinatrice culturelle au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin, en Ille-et-Vilaine. En 1986, Jack Lang et Robert Badinter, ministres de la Culture et de la Justice, signent le tout premier protocole interministériel culture-justice afin d’introduire en prison des activités culturelles diverses. L'idée : l’art et sa pratique participent pleinement à la réinsertion des détenus. Depuis, quatre protocoles ont été signés. Le dernier, qui date du 14 mars 2022, affirme qu’il est essentiel de « tisser des liens toujours plus étroits entre le dedans/dehors, en donnant accès aux offres culturelles des territoires ». Par ailleurs, le protocole « encourage la diffusion à l’extérieur auprès du…