Tandis qu'était inaugurée aux Beaux-Arts de Paris, mardi 11 avril au soir, une courte présentation des projets lauréats du programme Mondes nouveaux lancé en 2021 par le ministère de la Culture, des boules puantes sont venues brièvement altérer l'atmosphère. Lors de l'action coordonnée par le SNAP Cgt, la Buse, le Staa Cnt-So et le SBAP (syndicat des Beaux-Arts de Paris)/Massicot, des banderoles « Immonde nouveau » étaient déployées dans la grande salle vitrée, tandis qu'un tract était lu et distribué aux visiteurs. Se situant dans le contexte de la très contestée réforme des retraites, le texte interpelle la rue de Valois : « Pour quels intérêts 30 millions d’euros ont été attribués à 430 créateur]]>ices ? (...) De nombreux]]>ses camarades de lutte ont été sélectionné]]>es, nous ne les blâmons pas. Avons-nous d’autres choix aujourd’hui dans notre secteur professionnel ? Avons-nous d’autres choix, créateur]]>ices, travailleur]]>ses de l’art, que de demander l’aumône aux puissants ? Il est temps pour nous que notre condition soit reconnue, il est temps pour nous d’avoir accès à une continuité de salaire entre nos rémunérations pour le moins intermittentes. Il est temps de faire rimer Monde nouveau avec conquêtes sociale, économique et écologique ». Dans le même temps, la plus officielle commission culture du Sénat pointe des défaillances. Citée par Le Monde, sa vice-présidente Sylvie Robert évoque le fait que, bien que Mondes Nouveaux ait été financé sur le plan de relance, « les représentans du secteur auditionnés, comme les Frac, les centres d'art et les collectifs d'artistes, n'ont constaté qu'un effet mesuré sur la relance de leur secteur ». La sénatrice s'inquiète par ailleurs du manque d'ancrage territorial et de médiation, et affirme qu'il est impératif que la deuxième saison de Mondes nouveaux, qui remet 30 millions d'euros dans la machine sur trois ans, répartis entre arts plastiques et spectacle vivant, « ne se substitue pas aux obligations de l'État et des collectivités territoriales en la matière ».