Le Quotidien de l'Art

Méditations sur l’absence

Lalitha Lajmi, "Sans titre", 2022, aquarelle sur papier, 57,5 x 38,3 cm
Lalitha Lajmi, "Sans titre", 2022, aquarelle sur papier, 57,5 x 38,3 cm
© Courtesy Succession Lalitha Lajmi et galerie anne barrault.
Lalitha Lajmi, "Sans titre", 2022, crayon sur papier, 50,5 x 32,7 cm.
Lalitha Lajmi, "Sans titre", 2022, crayon sur papier, 50,5 x 32,7 cm.
© Courtesy Succession Lalitha Lajmi et galerie anne barrault.
« Lalitha Lajmi », Galerie Anne Barrault.
« Lalitha Lajmi », Galerie Anne Barrault.
© Courtesy Succession Lalitha Lajmi et galerie anne barrault.
Adrien Fregosi, "Untitled", 2023, peinture aérosol sur papier, cadre tapissé de toile de jean, 102 x 72 cm.
Adrien Fregosi, "Untitled", 2023, peinture aérosol sur papier, cadre tapissé de toile de jean, 102 x 72 cm.
© Photo Laurent Edeline.
Adrien Fregosi, "Untitled", 2023, peinture en aérosol et peinture acrylique sur papier, cadre tapissé de toile de jean, 72 x 102 cm.
Adrien Fregosi, "Untitled", 2023, peinture en aérosol et peinture acrylique sur papier, cadre tapissé de toile de jean, 72 x 102 cm.
© Photo Laurent Edeline.
Adrien Fregosi « A un passant », galerie Sultana.
Adrien Fregosi « A un passant », galerie Sultana.
© Photo Laurent Edeline.
Betty Tompkins, "Sex Painting #4", 2013, acrylique sur toile, 213,4 x 152,4 cm.
Betty Tompkins, "Sex Painting #4", 2013, acrylique sur toile, 213,4 x 152,4 cm.
© Courtesy de l'artiste, P.P.O.W et cadet capela.
Betty Tompkins, "Censored Painting #2 (Paris 1973 - Instagram 2019)", 2019, acrylique sur toile, 213,4 x 152,4 cm.
Betty Tompkins, "Censored Painting #2 (Paris 1973 - Instagram 2019)", 2019, acrylique sur toile, 213,4 x 152,4 cm.
© Courtesy de l'artiste, P.P.O.W et cadet capela.
Betty Tompkins, "You Should Be", 2021, acrylique sur toile, 61 x 61 cm.
Betty Tompkins, "You Should Be", 2021, acrylique sur toile, 61 x 61 cm.
© Courtesy de l'artiste, P.P.O.W et cadet capela.
« Betty Tompkins. Sex paintings », galerie Bremond Capela.
« Betty Tompkins. Sex paintings », galerie Bremond Capela.
© Photo Nicolas Brasseur/Courtesy de l'artiste et Bremond Capela.
Sophie Calle, "Couple", 2013, tirage photographique sur charbon, 26 x 38 cm.
Sophie Calle, "Couple", 2013, tirage photographique sur charbon, 26 x 38 cm.
© Sophie Calle/Adagp, Paris 2025.
Sophie Calle lors du vernissage de l'exposition « Le Manque », galerie christian berst art brut.
Sophie Calle lors du vernissage de l'exposition « Le Manque », galerie christian berst art brut.
© Photo Michael Huard pour say who.
« Le Manque », galerie christian berst art brut.
« Le Manque », galerie christian berst art brut.
© Photo Gregory Copitet/galerie christian berst art brut/Adagp, Paris 2025.

À l’occasion du Paris Gallery Weekend, retour sur quatre propositions curatoriales abordant les manières dont les artistes se réinventent, malgré la censure, l’effacement et la disparition.

Galerie Anne Barrault

Faire tomber le masque

Lorsque Lalitha Lajmi (1932-2023) débute à 30 ans une psychanalyse, elle vient tout juste d’exposer pour la première fois ses œuvres à la Jehangir Art Gallery de Mumbai. L’expérience de la thérapie est pour elle une révélation. Dans l’Inde des années 1970, la jeune femme, issue de la bourgeoisie hindoue, peint et grave en autodidacte. Elle suit des cours du soir à la JJ School of Art et installe une presse dans sa cuisine. Tout comme Frida Kahlo, qu’elle admire, l’auto-réflexivité impulse ses œuvres. Le rôle des femmes dans une société indienne en transformation y tient une place prépondérante. Dans ses aquarelles, elle se représente souvent en acrobate, jonglant entre son rôle de femme et de mère : en équilibre sur un monocycle, elle s’entoure de clowns, d’hommes en costumes, de femmes ailées en saris et d’enfants, les siens. La peinture est pour elle une expérience cathartique, un exutoire à ses peurs et obsessions. Elle est aussi une manière de faire face à la disparition : l’artiste a perdu jeune son frère, le réalisateur Guru Dutt (1925-1964), ardent défenseur d’un cinéma Bollywoodien réaliste. Aussi luxuriants qu’inquiétants, les mondes intérieurs de Lalitha Lajmi estompent les frontières entre l’espace domestique et une nature onirique : elle imagine un repos sacré dans des montagnes embrumées, se représente entourée de perruches et de chats sveltes, mais apparaît aussi dans des salles à manger où la vaisselle est remplacée par des masques aux sourires menaçants. Deux ans après la rétrospective qui lui a été consacrée à la National Gallery of Modern Art de Mumbai, la galerie Anne Barrault a fait appel à la curatrice Skye Arundhati Thomas pour organiser la première exposition de l’artiste en France.…

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Article issu de l'édition N°3054