Contemplons-la tant qu’il est temps. Cette statue de saint Thomas, saint patron des architectes, sculptée par Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume (1816-1892), qui lui a donné le visage de son commanditaire et ami Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), se trouve à portée humaine avant de regagner la flèche de Notre-Dame de Paris, d’où elle a été déposée le 11 avril 2019, quatre jours avant l’incendie. Miraculeusement épargnées des flammes, les sculptures des douze apôtres et des symboles des quatre évangélistes avaient quitté l’emplacement où ils se trouvaient depuis plus de 150 ans pour être restaurés. Malgré leur exposition aux intempéries, leur état de conservation était correct, mais les armatures en fer corrodées nécessitaient un remplacement partiel et le revêtement de cuivre avait verdi par oxydation. Grâce à des techniques utilisées par un atelier spécialisé dans la restauration du métal, le cuivre a été mis à nu et recouvert d’une patine à base de barège appliquée au pinceau et chauffée au chalumeau, puis les surfaces ont été imperméabilisées et protégées par de la cire. Pour cette restauration placée comme l’ensemble du mobilier sous l’égide de la DRAC, l’établissement public créé par la loi du 29 juillet 2019 assure la coordination et la réalisation des opérations. Le colosse, haut de 3,40 mètres et pesant 150 kilos, est actuellement installé avec ses semblables à la Cité de l’architecture et du patrimoine, qui présente une exposition dédiée au chantier, révélant ses secrets de construction et de conservation depuis le Moyen Âge.
Jusqu’au 29 avril 2024.
citedelarchitecture.fr