Prendre un billet pour l’Afrique ? Pour les amateurs de festivals photo, ce n’est pas le premier réflexe. En dehors de quelques repères établis comme les Rencontres de Bamako, la Cairo Photo Week ou le festival de Kerkennah qui n'a connu qu'une édition en 2018, le panorama est plutôt maigre. C’est ce qui a poussé la Fondation Kamel Lazaar à donner à son événement, Jaou, initié en 2013 et suspendu depuis 2018 (voir QDA du 4 juillet 2018) en raison du Covid, une coloration photographique et un rythme biennal. Il y a aussi en arrière-plan le souci d’une réflexion sur un monde saturé images, en Afrique comme partout ailleurs. « Après la révolution de 2010, la Tunisie s’est trouvée face à un trop-plein d’images, souligne Lina Lazaar, directrice de la fondation Kamel Lazaar lancée en 2005 par son père Kamel, banquier et mécène. Un trop-plein alimenté par les téléphones portables et les réseaux sociaux, mais aussi par la prolifération anarchique des panneaux publicitaires. Dans la difficile situation économique actuelle, le peuple fantasme sur l’hyperconsommation capitaliste à laquelle il n’a plus accès. Il faut réfléchir à reformer le regard. »
L'appui de l'Institut français de Tunisie
La manifestation d’un coût d’environ 500 000 euros, financés principalement par la Fondation Kamel Lazaar et l’Institut français de Tunisie, avec l’appui d’autres structures diplomatiques (ambassade de Suisse, représentation de l’Union européenne) et quelques sponsors comme Orange ou Tunisair, saisit d’ailleurs à…