Organisé par la fondation Kamel Lazaar, Jaou Tunis est, avec Dream City, l'une des rares occasions pour la jeune scène artistique tunisienne, délaissée par les pouvoirs publics, de montrer son travail parmi celui d'artistes internationaux. La manifestation démontre le rôle déterminant du secteur privé dans la culture en Tunisie, couplé au soutien des ambassades (notamment française, suisse ou allemande) : une emprise qui fait grincer les dents de certains acteurs culturels soucieux d'indépendance, tant vis-à-vis des anciennes puissances coloniales que des pouvoirs étatiques ou financiers actuels. Malgré les appels au boycott, les vernissages et les rencontres ont fait salle comble pendant les quatre premiers jours du festival, du 9 au 12 octobre. La ferveur accompagnant les événements (présentés notamment par le collectif Les Chichas de la pensée) ont démontré l'intérêt de la jeunesse tunisoise pour des sujets tels que l'indépendance des médias ou la transmission des récits, avec des personnalités comme les artistes Ibrahim Mahama et Gabrielle Goliath, la militante décoloniale Françoise Vergès ou le chercheur Omar Berrada.…
Jaou Tunis : une scène en prise avec le monde
Dans un contexte politique de plus en plus autoritaire, le festival Jaou Tunis (jusqu'au 9 novembre) révèle des artistes profondément connectés à la poésie du monde.