Il y a trois ans, lors de la deuxième édition de la foire, on pouvait y trouver des galeries de Russie ou d’Iran. Rien de tel pour ce troisième rendez-vous, du 21 au 25 septembre, que le Covid a éloigné de plus de trois ans du précédent. L’environnement géopolitique actuel s’y manifeste davantage qu’ailleurs : la Géorgie a des frontières communes avec la Russie, deux provinces sécessionnistes (Abkhazie et Ossétie du Sud) et une communauté de réfugiés impossible à chiffrer précisément. Avec l’annonce de la mobilisation, les files de voiture à la frontière ont atteint jusqu’à 35 km, avec des arrivées de l’ordre de 10 000 personnes par jour. Sont-ils 100 000 ou 300 000 Russes ? « En tout cas, ils n’achètent pas d’œuvres, soutient Bruno Massa, seul galeriste français installé dans la ville. La plupart font du télétravail, ont des moyens limités et n’influent pas pour le moment sur le marché de l’art local. » Dynamiser ce marché était bien l’objectif initial du propriétaire du parc des expositions, Kaha Gvelesiani, en 2018. « Son constat était simple, explique Eric Schlosser, le directeur de l’événement, précédemment diplomate en Russie puis aux manettes de la foire de Vilnius. Le portfolio géorgien était riche en architecture, gastronomie, cinéma, sites patrimoniaux, mais il lui manquait un événement artistique. »
Éloge du Global South
D’où cette Tbilisi Art Fair, qui…