Il est primordial pour un artiste de disposer d’un texte critique de qualité sur son travail. C'est le souhait d'encourager ce format d'écriture qui est à l'origine des bourses Ekphrasis, lancées par l'ADAGP en association avec l’AICA France et le Quotidien de l’Art : elles ont pour objet de mettre en relation 10 artistes avec autant de critiques. Les textes des 10 lauréats de cette deuxième édition (dotés chacun de 2000 euros, couvrant la rédaction du texte et sa traduction) sont publiés au long de l'année dans le Quotidien de l'Art, au rythme d'un par mois. Dans cette sixième livraison, Juliette Soulez se penche sur le travail de Sebastien Loghman-Adham.
Actuellement, Sebastien Loghman, artiste plasticien et cinéaste, né en 1980, diplômé du Fresnoy et de l’école des Beaux-Arts de Paris, termine son scénario E-Meet, un film de science- fiction avec la résidence SOFILM. Ce film met en scène un robot sexuel entre deux amants qui se déchirent. Tournant important dans sa carrière, il alterne des projets qui nécessitent d’importants budgets de production avec des installations d’art contemporain bricolées, souvent avec des outils numériques dont il a seul la recette. Son sujet ? La psychologie humaine et la société néolibérale avec un tropisme pour les États-Unis. En effet, il a étudié au San Francisco Art Institute et effectué de nombreux séjours californiens dans la famille de son père de la diaspora iranienne.
Les nouvelles technologies sont des opportunités de créer un monde d’images rémanentes immergeant le spectateur dans les univers parallèles de la mémoire intime ou personnelle et d’imaginaires colorés mais inquiétants au sens freudien. Les cycles, selon ses mots, de son travail sont à la fois une manière de classer ses œuvres et d’ajouter chaque fois une fenêtre nouvelle à des thèmes qu’il ne cesse d’explorer. Comme avec un kaléidoscope, il construit une œuvre multi-canal, labyrinthique…