La foire Art Paris a lancé pour son édition 2022, qui s’est tenue en avril au Grand Palais éphémère, une démarche d’éco-conception. Menée avec l’agence Karbone Prod, fondée par Fanny Legros, et le cabinet Solinnen, elle est basée sur l’analyse du cycle de vie du produit (qui va au-delà de l’empreinte carbone, centrée sur l’émission des gaz à effet de serre). Selon les statistiques communiquées, elle a abouti à une baisse de la ponction énergétique et à une revalorisation significative des matériaux utilisés dans la construction des stands. La consommation électrique est passée de 61 666 Kwh à 38 691 Kwh, les déchets non valorisés de 25,1 à 13,6 tonnes. La foire est particulièrement satisfaite du destin de matériaux comme le coton gratté (qui recouvre les cimaises) et la moquette. En 2021, 3 tonnes du premier et 2,9 tonnes de la seconde avaient fini à la benne. En 2022, les 3,4 tonnes de coton ont été recyclées à 98% par Minot à Lille pour devenir un isolant employé dans le BTP et les 4,3 tonnes de moquette (une augmentation qui va de pair avec l’arrivée de galeries plus huppées !) a été réintroduite à 99% dans le circuit de l’économie solidaire. En y ajoutant la suppression du chauffage et de la climatisation, l’utilisation systématique de leds et le tri sélectif, les organisateurs annoncent, malgré une augmentation de la surface des stands de 4200 à 5800 m2, une diminution de l’empreinte carbone de 20% (de 80,8 tonnes d’équivalent CO2 à 64,2 tonnes). Reste à savoir si cette démarche vertueuse pourra être maintenue face à une dégradation climatique (résistera-t-on à l’absence de chauffage ou de climatisation ?) et si les homologues emboîteront le pas. Toutes les foires ne sont pas pareillement adeptes du « circuit court » et le retour de déplacements internationaux à grande échelle risque fort de compenser les gains obtenus à notre corps défendant grâce aux confinements et fermetures de frontières…
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