C'est « un chœur composé de seize voix, seize récits photographiques afin de dresser un panorama d’interrogations sur un monde devenu vulnérable et incertain » : ainsi est décrit par ses auteurs le projet « Fragiles » sur lequel ont travaillé les membres du collectif Tendance Floue, saisis par un sentiment d'urgence de plus en plus prégnant. De Pascal Aimar à Alain Willaume, ils donnent leur vision personnelle de cette planète qui ne tourne plus rond, entre conflits militaires, inégalités croissantes et épuisement des ressources. Denis Bourges a suivi le mouvement Extinction Rébellion, notamment en octobre 2019 lorsque la confrontation s'est faite violente devant l'Assemblée nationale, les militants exigeant des actions décisives contre la catastrophe climatique, la montée des eaux et des températures, la transformation des océans en poubelles. « Ils font corps, ils combattent, ils alertent en se couvrant le visage de cellophane : asphyxie. » Derrière l'indéniable beauté « plastique » de la scène, un message qui peine à passer auprès des autorités : les manifestants seront délogés sans ménagement. Et le compte à rebours qui continue de s'égrener inexorablement...
« Fragiles » à ImageSingulières, 14e Festival de la photographie documentaire à Sète, jusqu'au 12 juin.
festival.imagesingulieres.com
