« Mis sous tension, le bambou est plus solide que l'acier. » Comme Obélix avec la potion magique, Simón Vélez, aujourd'hui âgé de 73 ans, est tombé jeune dans l'élixir qui lui donne son énergie. Depuis quatre décennies, cet héritier d'une dynastie colombienne d'architectes ne jure que par le bambou Guadua, qui pousse dans les forêts du Pacifique. Un « arbre d'herbe », capable de monter à 30 mètres en quelques années et avec lequel il peut produire à peu près n'importe quel bâtiment : églises, hôtels, pavillons pour Expositions universelles ou pour Biennales (comme à Hanovre en 2000, Shanghai en 2010, Venise en 2021). Sa dernière démonstration occupe le Parvis de La Défense : la petite cabane de 50 tonnes posée sur le béton est un manifeste audacieux de la construction durable et recyclable en plein quartier d'affaires. Accueillant une exposition de Sebastião Salgado consacrée à l'eau et à l'écologie, cette mini-halle déjà montée aux Rencontre d'Arles en 2018 est un pied-de-nez aux vertigineux gratte-ciels de verre et d'acier. Et un appel à l'émulation : « Je ne comprends pas pourquoi il n'y a pas davantage de bambous en Europe, alors qu'elle fait partie du même continent que l'Asie, qui l'emploie à grande échelle... »
« Aqua Mater », depuis le 1er avril sur le Parvis de La Défense.
aquamatersebastiaosalgado.art