« Je sais qu’il y a une dimension audacieuse dans cette vidéo. Mais il faut pousser les limites » : ainsi s’exprime Sarah Brahim (née en 1992) devant son installation Soft Machines/Far Away Engines. Sur ces huit écrans (montés par un collectif italien de Bari), on voit des personnages danser, un homme se rapprocher d’une femme, la frôler sensuellement. Sommes-nous bien en Arabie saoudite, le pays où, il y a encore quelques années, la police des mœurs pourchassait à coups de bâton les femmes qui sortaient sans se voiler la bouche ? Plus loin, de vieux écrans des années soixante crachent des images pixellisées de forages et de nuages noirs polluants. Sommes-nous bien en Arabie saoudite, le pays de l’or noir, devant une critique voilée du tout-puissant pétrole ? L’œuvre est signée Ahmed Mather (né en 1979), l’un des fers de lance de la nouvelle génération d’artistes locaux. Ces deux exemples, dans un pays qui continue de susciter la défiance en Occident – pour la sinistre affaire Kashoggi mais aussi pour son intervention au Yémen, pour son bannissement complet de l’alcool, pour son interdiction des cultes autres que l’Islam – montrent qu’une étonnante fermentation est en cours.
Tinari aux commandes
Elle se lit dans le récent droit récent des femmes à conduire, dans l’organisation du premier grand prix de Formule 1 (ce 5 décembre 2021) ou du festival musical MDL Beast, qui réunit des champions de musique électronique du monde entier et des DJ saoudiens (du 16 au 19 décembre). Elle se lit aussi dans le projet d’aligner le week-end (déjà modifié en 2013 de jeudi-vendredi à vendredi-samedi) sur celui de l’Occident. Mais elle se…