L’artiste afghan Aziz Hazara, 29 ans, est le lauréat du Future Generation Art Prize 2021 du PinchukArtCentre de Kiev (Ukraine), le plus doté pour les artistes de moins de 35 ans (100 000 dollars). Son installation vidéo Bow Echo donne à voir des enfants qui essaient de gravir contre le vent les montagnes autour de Kaboul, pour y souffler l'alerte dans des clairons en plastique, presque inaudible au milieu des drones. Pour le jury (qui compte notamment Elvira Dyangani Ose, Ralph Rugoff et Shilpa Gupta), il s’agit d’un « monument éphémère pour les temps présents », entre le « jeu d’enfant, le deuil sans limites et la précarité du futur (...), une résilience et un espoir dans un contexte sous pression de plusieurs formes de gouvernements défaillants ». Membre de la communauté hazara longtemps opprimée, fils d'un négociant en légumes et d'une femme au foyer, Aziz Hazara a été reçu en résidence à la Fondation Camargo en 2019, dans le cadre de l'exposition « Kharmohra, l'Afghanistan au risque de l'art » au Mucem, à Marseille. Le jury a aussi attribué trois prix spéciaux. L'artiste polonaise Agata Ingarden (actuellement en résidence à la Fondation Fiminco à Romainville) travaille autour des tensions entre désir de liberté et contrôle, et les contaminations entre réel et virtuel. Mire Lee, sculptrice coréenne, s’intéresse aux masses bioméchaniques régénératives intégrant béton, silicone et fer, pour explorer les notions d’obsolescence et de reconstitution. Enfin, le Portugais Pedro Neves Marques aborde dans son film Middle Ages la notion de transition et les effets des technologies dans les relations interpersonnelles.