Le Quotidien de l'Art

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« Luxembourg Art Week dynamise un écosystème culturel pluriel. »

« Luxembourg Art Week dynamise un écosystème culturel pluriel. »
Alex Reding.
Photo Mike Zenari.

Alex Reding

La foire déménage. Pourriez-vous nous présenter ce qui attend les visiteurs ?

La Halle Victor Hugo, qui accueillait Luxembourg Art Week depuis ses débuts, est réquisitionnée cette année par le gouvernement luxembourgeois comme centre de vaccination covid. Nous n'avions pas d'autre choix que de trouver une solution, d'où cette structure éphémère qui nous offre des capacités spatiales plus généreuses, un cadre agréable pour tous les visiteurs et exposants mais aussi des conditions optimales pour garantir le respect des normes sanitaires qui pourront changer en fonction de l'évolution de la pandémie. De plus, le rond-point Robert Schuman est plus central : il se trouve sur l'axe principal de la ville, reliant le théâtre, le Mudam et la Philharmonie, entre le plateau du Kirchberg et le centre historique de Luxembourg. Nous sommes très contents car nous gagnons en visibilité.

Si vous disposez de plus de place, le nombre de galeries a-t-il augmenté ?

Oui, puisque nous passons de 68 à 80 galeries réparties en trois sections complémentaires : Main Section, Take Off et [Focus] Brussels. Si l'édition 2020 avait dû être transformée en foire online avec un parcours virtuel, on retrouve en 2021 les mêmes exposants à une seule exception près, ce qui traduit un taux de fidélité très élevé. En plus, nous avons pu accueillir douze nouvelles galeries dont Praz-Delavallade.

La plupart des galeries sont européennes, mais certaines viennent de plus loin, de Singapour (Intersections) ou de Colombie (Adrián Ibáñez Galería). Qu'est-ce qui attire ces galeries à Luxembourg ville ?

Certaines des galeries qui participent à Luxembourg Art Week font le grand tour des foires européennes telle Art Cologne qui se tient la semaine d'après. C'est très encourageant car cela signifie que nous sommes identifiés sur ce parcours grâce aux efforts poursuivis pendant ces six dernières années qui aboutissent à un événement de qualité.

Le Luxembourg reste un petit pays avec un nombre réduit de collectionneurs, certes, les grands flux de collectionneurs internationaux n'y passent pas encore, mais l'événement étant dense, court et pas trop cher, les galeries y trouvent leur compte.

L'atout de la foire est-il son positionnement régional, structuré par des liens forts avec les pays limitrophes ?

Nous avons travaillé avec des partenaires fiables sur la France, la Belgique et l'Allemagne et nous avons su nous démarquer d'autres foires de la région. Le Grand Est avec Strasoubrg, Nancy et Metz est très sensible à notre proposition.

Le choix du focus sur Bruxelles est-il une façon d'affirmer le lien naturel entre les deux capitales ?

Oui, mais au-delà, nous souhaitons cibler, au fil des éditions, des scènes limitrophes de façon précise en invitant des jeunes galeries de Paris, Milan, de la Rhénanie... Tout cela participe d'une dynamique pour stimuler les flux de visiteurs et aussi s'appuyer sur une synergie. L'impact dans la ville invitée nous semble important : en mettant Bruxelles en avant cette année, par exemple, nous avons un retour média plus important de la scène bruxelloise que d'habitude, ce qui participe au rayonnement plus grand de notre foire.

Outre la dimension commerciale, la foire s'inscrit dans un tissu culturel fort, en impliquant les musées et en organisant des conférences avec l'Université du Luxembourg. Pourquoi ?

Luxembourg Art Week a été conçue comme une plateforme de mise en contact avec le réseau institutionnel de la ville qui s'est construit depuis une vingtaine d'années, mais aussi autour. Cette émulation est importante car cela dynamise un écosystème culturel pluriel dans lequel nous comptons nos partenaires et la dizaine de sponsors qui viennent pour la plupart du milieu financier. Tout cela participe d'une énergie qui nourrit une économie globale.

La digitalisation est un enjeu important comme l'atteste l'édition 2020 qui a vu sa fréquentation multipliée par trois (par rapport aux éditions physiques), avec 30 000 utilisateurs en deux semaines issus de 90 pays différents. Le volet digital est donc maintenu, avec une visite de la foire en 3D et l'accès au catalogue. Il sera en ligne quelques jours avant l'inauguration pour que le public puisse préparer sa visite et toucher un nouveau vivier de collectionneurs. 

Luxembourg Art Week 2019.
Luxembourg Art Week 2019.
Photo Sophie Margue.
La Patinoire Royale – Galerie Valérie Bach, Luxembourg Art Week 2019.
La Patinoire Royale – Galerie Valérie Bach, Luxembourg Art Week 2019.
Photo Mike Zenari.
Galerie Anne Barrault, Luxembourg Art Week 2019.
Galerie Anne Barrault, Luxembourg Art Week 2019.
Photo Sophie Margue.
Galerie Laurent Godin et Petra Rinck Galerie, Luxembourg Art Week 2019.
Galerie Laurent Godin et Petra Rinck Galerie, Luxembourg Art Week 2019.
Photo Mike Zenari.
Ceysson & Bénétière, Luxembourg Art Week 2019.
Ceysson & Bénétière, Luxembourg Art Week 2019.
Photo Sophie Margue.
Mayco Naing, "Freedom From Fear, Identity of Fear 2", 2014, photographie, 120 x 91 cm.
Galerie Intersections, Singapour.
Mayco Naing, "Freedom From Fear, Identity of Fear 2", 2014, photographie, 120 x 91 cm.
Galerie Intersections, Singapour.
Courtesy Mayco Naing et Galerie Intersections.
Peggy Wa, "Black dog", 2020, sculpture, 12 x 9 x 9 cm.
Galerie CAPS, Bruxelles.
Peggy Wa, "Black dog", 2020, sculpture, 12 x 9 x 9 cm.
Galerie CAPS, Bruxelles.
Courtesy Peggy Wa et Galerie CAPS.
Falcone, "Lemons and shadows", 2020, huile sur toile, 33 x 22 cm.
Archiraar Gallery, Bruxelles.
Falcone, "Lemons and shadows", 2020, huile sur toile, 33 x 22 cm.
Archiraar Gallery, Bruxelles.
Courtesy Falcone et Archiraar Gallery.
Peggy Wa, "White dog", 2020, sculpture, 10 x 17 x 10 cm.
Galerie CAPS, Bruxelles.
Peggy Wa, "White dog", 2020, sculpture, 10 x 17 x 10 cm.
Galerie CAPS, Bruxelles.
Courtesy Peggy Wa et Galerie CAPS.
Prathap Modi, "Too much of anything
is good for nothing ", 2013, huile et gravure sur bois, 221 x 214 cm.
Galerie Felix Frachon, Bruxelles.
Prathap Modi, "Too much of anything
is good for nothing ", 2013, huile et gravure sur bois, 221 x 214 cm.
Galerie Felix Frachon, Bruxelles.
Courtesy Prathap Modi et Galerie Felix Frachon.

Article issu de l'édition Hors-série du 13 novembre 2021